CR de la sortie C13/G13 à Ailefroide, août 2025

Donc. Bonjour, je suis Niccolo. Jeune grimpetreizien depuis à peine une petite année. Tout nouveau à la FSGT, tout nouveau en escalade en extérieur et encore plus tout nouveau à la montagne. C’est donc en toute logique qu’Anne et Luc m’ont proposé d’écrire le compte-rendu du rassemblement annuel du club à Ailefroide. Mais eeuuuuhhhhh c’est quoi Ailefroide ?

Quand, en début d’année dernière, Thomas m’a proposé de passer 10 jours dans une vallée reculée du Briançonnais nommée Ailefroide, j’étais assez dubitatif. J’ai grandi près de l’océan, je n’avais presque jamais grimpé en extérieur auparavant, je n’avais encore jamais fais de grandes voies, je n’étais même pas une seule fois allé à la montagne en été !! C’est dire si je me sentais prêt à une telle expérience… Mais tout de même : l’idée à été plantée. J’ai rejoint la FSGT, j’ai rencontré beaucoup de super grimpeur·euses, j’ai fait mes premières expériences en grandes voies dans les calanques et in fine l’idée a germé et a donné vie à presque 10 jours au camping d’ailefroide pour aller tâter du granit. 

Le séjour a commencé pour moi le mercredi 13 août. Après le train de nuit, le bus et une installation express de la tente, me voici instantanément catapulté dans une grande voie pour réviser les manips et découvrir les premières sensations de grimpe sur les fameuses dalles couchées d’Ailefroide. Et quel bonheur !! Une belle grimpe, subtile, qui déroule bien. Petit pas après petit pas, on s’élève avec Thomas et malgré l’absence de gaz, le paysage à couper le souffle qui se déploie derrière moi me laisse bouche bée. La bosse de Clapouse, le vacarme du torrent de Saint-Pierre ou le glacier blanc nous accompagnent à tour de rôle dans nos ascensions en fonction du versant. Le Pelvoux, lui, trône en maître indifférent et franchement un peu flemmard de la vallée (3946m… avec un peu d’effort il aurait pu passer la barre des 4000m).

Pendant les premiers jours, les découvertes et les apprentissages s’enchaînent et s’accumulent. La pluie sous la tente, la trompette en camping, les descentes en rappel en premier de cordée (et oui on progresse vite ici) ou encore le petit sabich d’ailechaude en post-GV : tout un tas de nouvelles émotions et sensations qui viennent titiller mon lobe frontal. Et puis avec le week-end, arrivent tout·es les autres grimpe·cordee·treizien·nes et le rassemblement annuel peut enfin commencer !! 

A partir de là, les journées s’enchaînent vite. Nous voguons entre les grandes voies et les nuages d’orage qui menacent les vallées en fin de journée et déversent aléatoirement leur lourd fardeau sur l’une d’entre elles. Le déroulé quotidien est simple et répétitif. Le matin, réveil très tôt, petit déjeuner costaud, remplissage des poches à eau et lavage de dents. Ensuite, on enfile nos sacs à dos déjà tout prêts de la veille et on file au pied de la voie, minutieusement choisie le soir d’avant. Les ascensions se font dans la fraîcheur du matin sur des faces bien exposées pour éviter le cagnard qui précède les intempéries. Une fois redescendu, dépôt du matos aux tentes respectives et direction la p’tite dalle, ailechaude ou le sherpa pour un en-cas bien senti. Ça c’est le côté montagne. Une fois les calories nécessaires ingurgitées, chacun.e vaque à sa propre occupation. Marche jusqu’au pré de Mme Carle, petit plouf dans le torrent, serrage de réglette en couenne ou bien oisiveté totale allongé au soleil, vous faites ce que vous voulez ! Ça c’est le côté vacances. 

Et faut pas oublier le côté FSGT non plus !! En effet, avec ce séjour, en plus de découvrir la montagne, j’ai découvert le fameux camp de Cordée13/Grimpe13 à Ailefroide. Et franchement on ne me l’avait pas survendu. Cette année on était près d’une trentaine et il y en avait pour tous les goûts : des très très jeunes, des juste jeunes, des moins jeunes, des amoureux, des amis, des nouveaux, des vétérans et surtout, que des super grimpeur·euses. Chaque soir prenait place l’incontournable apéro à notre quartier général : un tarp à peine assez grand pour abriter tout le monde les jours de pluie (qui d’ailleurs a plutôt mal vécu une nuit de gros vent…). Présidée par notre Luc national, cette réunion quotidienne nous permettait de faire le point sur la journée passée et de programmer la suivante. On y formait des binômes, choisissait nos voies et entamait avec bonne volonté le dîner à coup de chips, de cacahuètes et de boissons plus ou moins fermentées.

C’est dans cette superbe ambiance que j’ai passé une semaine tout bonnement inoubliable. Je fus plus que satisfait par cette roche compacte et cette grimpe unique. Pourtant, ce n’est pas ce qui m’a le plus marqué. La douceur, la gentillesse, la bonne humeur de toustes à ce camp m’a vraiment réchauffé le cœur et m’a rendu fier de faire partie de ce club où chacun est si bien accueilli.